jeudi 9 août 2007

Adieu petit bébé

Je ne sais pas s'il y a encore des gens pour lire mon blog mais peu m'importe. C'est pour moi que j'écris. C'est toujours pour soi qu'on écrit de toute façon.

Ce soir, moi et mon petit bébé nous sommes laissés. Je pourrais dire que c'est d'un commun accord, même si c'est elle qui a mis le sujet sur le tapis. Sur le coup, j'ai assez bien réagit. Moi aussi, je trouvais que notre relation stagnait depuis quelques temps et j'avais de plus en plus de misère à voir à long terme. Mais maintenant que je me retrouve seul dans mon appart si vide et silencieux, le poids de la solitude me rattrappe. Je me suis toujours considéré comme quelqu'un d'indépendant qui n'avait besoin de personne mais c'est que je n'avais aucune idée de ce qu'était la solitude: ma famille et mes amis n'étaient jamais bien loin. Mais aujourd'hui, loin de tous ceux que j'aime dans une ville que je ne connais pas, j'avou que je me sens beaucoup plus vulnérable. Au moins, le bruit des touches sur le clavier et ma voix qui récite ces mots dans ma tête brisent un peu le poids de cette terrible solitude.

Ce qui est le plus dur dans de tels moments, c'est qu'il n'y a aucune façon de chasser les angoisses qui aissaillent notre esprit. Je me sens submergé par le poids de mon passé, par tout ce que j'ai manqué à cause de mes excès. Je suis fatigué de combattre cette envie harcelante de me défoncer la gueule. Je croyais avoir gagné la partie après mon séjour chez Jean Lapointe mais je me trompais. En fait, ils avaient raison: je ne serai jamais guéri. Toute ma vie j'aurai à combattre la tentation de sombrer dans les douceurs illusoires d'un éternel rêve artificiel.

J'ai perdu trop de choses à cause de la drogue: des amis, des amours, des rêves et même ma dignité. La vie m'a offerte plusieurs chances d'être heureux mais je les ai toujours sabotées. Je me croyais assez fort pour garder le contrôle, je me pensais guéri. Et chaque fois, je me ramasse blotti dans mon lit, pleurant au milieu de la crasse qui m'entoure en me demandant c'que j'ai bien pu faire pour me retrouver aussi bas. Comme Sisyphe, ma vie est un éternel recommencement du même. Seulement, ce n'est pas un rocher que je roule, c'est un joint.

Ce soir, j'ai encore perdu quelque chose. J'ai perdu ma petite femme. Bien sûr, comme je l'ai dit plus haut, moi aussi j'en étais rendu là: notre relation me donnait l'impression d'aller nulle part. Mais ça me brise quand même le coeur de voir s'envoler aussi rapidement tous les rêves que nous avions chéris dans nos débuts. Et comme je n'étais pas tout à fait moi-même étant toujours sous l'effet du cannabis, je ne saurai jamais si nous aurions pu être heureux dans un avenir hypothétique.

Bordel que ça me fait du bien d'écrire....

Avant de vous laisser, je dois tout de même dire que malgré mon découragement actuel, l'espoir n'est pas mort. Les choses ont déja été bien pires. J'ai peut-être trébuché un peu durant les derniers mois, mais je ne suis pas retombé aussi bas que je l'ai déja été et beaucoup de choses ont changées dans ma vie. Je n'ai fait que quelques pas de travers et déja je vois l'édifice s'écrouler peu à peu. J'en suis à ma cinquième journée de sevrage et je réalise que je ne me suis pas repris trop tôt.

P.S. Il ne faut jamais oublier d'où l'on vient.